Mimer une atmosphère méditerranéenne, tel n’est pas le moindre des défis relevé avec brio par la paysagiste Olivia Bochet. Et l’on peut effectivement évoquer un défi quand on sait qu’à l’origine cette terrasse était absolument nue. Voici plus de cinq ans, Olivia l’a transformée en un agréable lieu de vie qui mêle savamment et harmonieusement mobilier et végétaux. Car rien n’a été laissé au hasard : le mobilier n’est pas posé d’un côté et les végétaux de l’autre. Non, tout s’entremêle, comme dans la nature en quelque sorte. Les équipements dédiés au repas, à la détente et au repos sont assez nombreux. Le mobilier est nettement contemporain. C’est l’éditeur Gloster qui a été sélectionné avec deux collections désormais arrêtées, l’une avec des lignes très droites, rectilignes (collection Geneva) et l’autre au contraire pour la partie détente avec un mobilier tout en rondeurs (collection Eclipse). Côté végétation, leur choix est typique des régions méditerranéennes mais aussi d’Extrême-Orient dans le petit passage dédié au zen.
Dans cette partie plus à l’ombre de la terrasse, c’est une ambiance japonisante qui a été privilégiée avec un magnifique arbre nuage taillé, Ilex crenata, qui fait face à un impressionnant trio d’érables du Japon avec, au pied de leur imposant pot tout en rondeur, des fougères au ton bleu. Petite plongée dans une ambiance zen accentuée par les tonalités de gris des pots, du dallage ou des galets de rivière et autres bris d’ardoises, jusqu’au claustra qui joue sur une dualité en noir et blanc. Le sol existant a été rehaussé par de l’ardoise sous forme à la fois de dalle (en bande ou en tapis) et de paillette. Cela donne du caractère à un sol qui était fade. Effet contemporain assuré par les lignes et les formes géométriques épurées du sol.
Espace détente avec ce duo de chaises longues qui semblent pointer vers le ciel de Paris et de ses environs qui, malheureusement, a la fâcheuse tendance à se colorer de gris plutôt que de bleu. Peu importe, même chaudement habillé, l’illusion d’avoir quitté la capitale fonctionne à merveille… Un dallage gris anthracite en harmonie avec les pots en résine vient souligner la présence des chaises longues.
Terrasse oblige, c’est tout en pots que la végétation d’origine méditerranéenne a été disposée. Mimant un véritable massif tel qu’on le retrouverait dans un jardin en Provence, des graminées (Miscanthus sinensis) servent de toile de fond et forment un rideau isolant de l’extérieur qui dure quasiment toute l’année. Parmi quelques arbustes taillés en topiaires, trois cyprès pointent en fournissant un délicieux air de Toscane.
C’est un ensemble de jardin en résine tressée signé Gloster (collection Geneva) qui prend place entre Artemisia absinthium et un Pyrus salicifolia ‘Pendula’ (poirier d’ornement pleureur) qui émerge d’un gigantesque pot en terre cuite aux formes anguleuses. Il tranche avec l’ensemble des autres pots environnants mais, bien entendu, il s’harmonise à merveille avec la collection de mobilier elle-même tout en rondeurs.
Sous cet angle de vue, on perçoit combien ce coin détente est entouré de végétation. Au premier plan, on soulignera la présence de ces (très douces au toucher) oreilles d’ours (Stachys byzantina) qui, une fois n’est pas coutume, sont utilisées en pot alors qu’on les trouve généralement pour tapisser le sol dans un jardin.
Méli-mélo de pots en résine de la marque Quetzales qui arborent tous des plantes méditerranéennes dont ici cet arbuste taillé en topiaire, un Teucrium fruticans.
On aperçoit, blotti entre deux pots géants, le banc de la collection Geneva de Gloster. Pour des pauses seul ou à deux, ambiance méditation en toute intimité bien qu’en pleine ville !
D’aucuns qui ne connaîtrait qu’imparfaitement le monde végétal pourrait confondre avec une lavande. À la vérité, il s’agit de Perovskia atriplicifolia (sauge russe).