Balayant les stéréotypes qui évoquent un espace de luxe et de prestige, ce jardin, sans négliger le charme et l’esthétique, fait écho à des parcours de vie difficiles. Version pilote réussie d’un jardin partagé, cette réalisation s’inscrit dans un programme de lutte contre l’exclusion et l’itinérance, en développant des compétences. Exprimant une vision très actuelle d’autosuffisance et d’impact minimal sur l’environnement,ce jardin a été imaginé par Paul Stone, le principal paysagiste du complexe environnemental Eden Project en Cornouailles. Afin de réduire l’empreinte carbone, tous les matériaux utilisés proviennent de sources recyclées ou durables.
À travers leur implication dans ce projet de jardin collaboratif, quelque deux cents personnes défavorisées ou en difficulté ont œuvré bénévolement à chaque étape de la création : conception, production des plantes, tracé du jardin, construction des structures, plantation et aujourd’hui entretien. Le jardin est désormais utilisé de manière communautaire pour développer le potentiel de personnes en reconversion et les former au métier de jardinier, tout en produisant un effet thérapeutique qui les libère des pressions de la vie.
Toute la symbolique de ce jardin s’exprime avec l’élégante simplicité du coin repas composé d’objets de récupération, et la disposition très travaillée des légumes du potager dans leur mosaïque de couleur qui figure un tableau abstrait.
Réalisé en Angleterre, cet étonnant projet de jardin participatif a réuni plusieurs communes et des associations, décidées à prouver le potentiel d’insertion du jardinage. Un groupe de piliers couverts de poèmes en forme de graffitis, symbolise la discrimination et les inégalités du quotidien.
La disposition originale en chevrons apporte une dimension ornementale au potager composé de rangs de laitues batavias ‘Lollo Rossa’ et ‘Florine’ (Lactuca sativa), de carottes (Daucus carota), et de poirées à cardes jaunes (Beta vulgaris).
Un petit espace potager de forme trapézoïdale est délimité par des planches semi-enterrées en bois de coffrage. Il jouxte la terrasse légèrement surélevée et partiellement occultée par des monolithes tagués de poèmes.
Présentant une apparente anarchie, ce massif d’arbustes est composé d’espèces très ornementales et soigneusement choisies : genêt rose (Cytisus scoparius ‘Burkwoodii’), Abelia ‘Kaléidoscope’, digitale, Berberis, Coprosma, Pelargonium…
Pour un plaisir total, les massifs associent légumes et plantes ornementales. Chou rouge ‘Rodon F1’ (Brassica oleracea var. capitata f. rubra) et chou frisé ‘Redbor F1’ (Brassica oleracea var. acephala) côtoient orpin (Sedum, spectabile), pavot d’Orient (Papaver orientale) et chardon bleu (Eryngium bourgatii).
Dans ce remue-méninges végétal se côtoient des légumes et des plantes à vocation médicinale dont certaines comme la digitale, le ricin ou l’euphorbe, voire le pavot sont loin d’être innocentes ! C’est l’occasion d’informer sur les multiples propriétés que possèdent les plantes et de savoir aussi s’en méfier.
Le mur végétal de 20 m de long et 2,10 m de haut accueille 4 000 petites plantes, dont des tomates. Cette culture verticale constitue une alternative luxuriante à la clôture, dans une vision d’avenir des jardins urbains où il faudra optimiser l’espace. Un vieux pare-brise a été recyclé en protection contre la pluie.
Une structure métallique en forme de lyre sert de tonnelle. Deux plants de pastèque (Cucumis lanatus) suffisent à la recouvrir entièrement. Les fruits riches en eau seront appréciés aux heures chaudes de l’été. Un aménagement visuellement plaisant qui nécessite beaucoup d’eau et de l’engrais.
Le confort au travail constitue l’un des éléments majeurs favorisant la persévérance. Pour cela, les espaces à jardiner sont aisément accessibles et confortables par tous les temps, grâce à un revêtement solide et drainant en brique pilée.