Quarante-deux mètres carrés. Pas un de plus. Telle est la surface sur laquelle repose ce jardin d’avant-garde. C’est la parfaite démonstration que, même si l’on dispose d’un tout petit espace, un petit jardin peut s’avérer tout aussi multiforme qu’un grand. Au point de confirmer l’adage selon lequel tout ce qui est petit est plus beau ! Sur cette surface réduite, deux parties bien distinctes cohabitent. D’un côté, la partie repas pour partager des repas en amoureux avec cette table et deux chaises qui se reflètent dans un petit bassin. De l’autre côté du mur imposant, se trouve la zone de détente avec la présence des deux fauteuils bulle, l’un suspendu et l’autre posé. Le passage d’une partie à l’autre s’opère par une large ouverture arrondie, en forme de lune.
Suspendu, ce fauteuil bulle a été originellement dessiné par le designer finlandais Eero Aarnio, célèbre pour son fauteuil ballon créé en 1962 et qu’il a décliné six ans plus tard dans sa version transparente en plexiglas. Comme dans un cocon, on s’y niche et on plonge avec délice en plein style pop !
De l’aveu des deux paysagistes, Adele Ford et Susan Willmott, créatrices de ce jardin, c’est le design des années cinquante qui leur a servi de source d’inspiration.
C’est à partir d’une ossature en bois que ce mur a été conçu, gage de rapidité d’installation et de légèreté en fonction du support sur lequel on le fait reposer. On songe ici à des terrasses sur les toits…
Un petit coin repas à partager à deux, niché entre la végétation dense et le petit bassin composé des célèbres tables et chaises Tulipe qui se singularisent par leur conception d’une seule pièce. Dessinées par le designer suédois Eero Saarinen en 1956 qui souhaitait s’affranchir des pieds des tables et chaises. Elles font partie de la collection “Pedestal”.
D’aucuns y verraient un pur paradoxe : alors que sa conception a été guidée par le design des années 50, ce jardin apparaît totalement contemporain, à la pointe du design. Avec en point d’orgue : une couleur orange qui nous évoque irrésistiblement, dans un registre purement esthétique, le film d’anthologie de Stanley Kubrick, Orange Mécanique qui remonte à 1971. Une teinte pour le moins inhabituelle dans l’univers du jardin que délaissent jardiniers et paysagistes. Et pourtant, ce tandem de designers, Adele Ford et Susan Willmott, en fait une parfaite démonstration : dans la nature, elle est loin d’être anecdotique. La voici en quelque sorte réhabilitée.
Incontestablement, l’orange apporte une touche d’exubérance. Force est de reconnaître que cette teinte diffuse une sensation de chaleur, particulièrement bienvenue pendant la période hivernale où le jardin est dénudé. C’est l’assurance d’égayer un jardin par essence un peu morne les jours sans soleil et une formidable source d’énergie quand on n’a pas trop le moral !
Au premier plan, la touche orange est apportée par ces tritomes à longues grappes ou, autrement appelés, tisons de Satan (Kniphofia). Originaires d’Afrique du Sud, les tritomes aiment le soleil mais résistent à des températures de - 10° C. Ils fleurissent de juin à septembre et forment des épis assez imposants qui se colorent du jaune au rouge et atteignent généralement 1 mètre de haut. Bon à savoir : il peut vite devenir envahissant.
Les tritomes se reflètent dans le bassin en forme de quart de cercle en écho à l’ouverture magistrale dans le mur orange. Un bassin composé d’une mosaïque de carrelage tout en nuances de gris.
Zoom sur ce bouquet d’achillées (Achillea ‘Terracotta’) dont l’appellation rappelle à juste titre la couleur ocre de la terre cuite. Cette vivace rustique au feuillage caduc fleurit tout l’été et se répand en buisson.
Cette inflorescence appartient à la famille des Rodgersia (Rodgersia aesculifolia). Elle vient égayer des zones à l’ombre de son feuillage du début du printemps à la fin de l’automne. Avec ces épis qui jaillissent et fleurissent en juin-juillet.
L’ensemble du jardin affiche deux tons de couleurs : l’orange, bien sûr et un gris anthracite que l’on retrouve sur le mur en arrière-plan ou le dallage au sol.
Cette série de petites ouvertures créent autant de zones pour laisser la place à des objets décoratifs ou poser négligemment un livre et ainsi se muer en de véritables étagères…
Une pergola certes de faible envergure mais qui, tel un pare-soleil, prolonge harmonieusement le mur et concourt largement à habiller l’ensemble d’une rare élégance.
Peut-être plus encore que pour la décoration d’intérieur, il ne faut surtout pas avoir peur et oser jouer avec l’ensemble de la palette de couleurs, gage de gaieté et de dynamisme.
Bonjour, bravo enfin une revue sur les jardins qui nous donne de bonnes idées, par contre peut être pas assez de renseignements sur par exemple l’orange utilisé sur ce mur : quelle marque et quel est le nom de cette teinte et dans le numéro 3 pages134 et 135 oû peut on trouver ces magnifiques boules de verre sur tiges merci pour votre réponse et vraiment j adore votre revue