Conçu et aménagé par deux paysagistes britanniques : Candy O’Connell et Karen Calnon, ce joli coin de jardin d’un peu moins de 200 m2, associe tradition et modernité. Les deux designers ont recherché l’authenticité, tout en utilisant des matériaux artificiels pour abaisser le coût de la réalisation. C’est ainsi que les moellons calcaires des murets qui semblent avoir été prélevés localement sont en pierre reconstituée. Quant au dallage de la terrasse, il est constitué de pavés drainant, en béton poreux et perméable, joliment patinés.
Sous l’ombrage élégant d’une pergola (modèle Solaire du fabricant italien Unopiu), se décline l’espace à vivre avec son mobilier métallique qui peut rester toute l’année dehors. La pergola est couverte d’une natte en cannes de bambou de 1 à 2 cm de section, réunies par des fils en acier inox, pour éviter tout entretien. Cette couverture devra être retirée l’hiver pour optimiser sa longévité. Conçu pour éveiller les cinq sens, le jardin restitue bien l’atmosphère chaleureuse du Sud tout proche, assurant une ambiance conviviale sans nécessiter trop d’entretien.
Un cyprès d’Italie, des poteries florentines, des agapanthes, de la lavande, un phormium, une vigne, un kiwi, l’ambiance autour du jardin respire les parfums et la chaleur du Midi.
Au premier plan, une rose trémière habille de fleurs un des piliers de la pergola, son vis-à-vis étant garni d’un kiwi (Actinidia deliciosa). Encore jeune, cette liane puissante et productive finira par recouvrir toute la surface de la tonnelle.
Un laurier-sauce (Laurus nobilis) taillé en boule domine un massif richement pourvu en herbes aromatiques : sauge, thym, romarin. L’aspect décoratif est assuré par des fleurs vivaces qui s’épanouissent tout l’été et ne demandent aucun entretien, hormis un arrosage régulier : achillées millefeuilles blanches et rouges (Achillea millefolium), benoîte orange (Geum ‘Princess Juliana’) et œil de jeune fille jaune (Coreopsis grandiflora).
La bordure en bois ainsi que le buis taillé en boule structurent le massif, tandis que les autres plantations s’inscrivent en toute décontraction. Les fleurs rose lilacé de Salvia nemorosa ‘Rose Queen’ s’épanouissent en juillet et août, de même que les minuscules marguerites de la vergerette (Erigeron karvinskianus). Jusqu’en octobre, les fleurs jaune clair d’Achillea ‘Credo’ virent au crème très pâle sous l’ardeur du soleil.
En Provence, on donne ce nom aux murs de pierre sèche à double parement qui servent de retenue dans les terrains en pente. Ici, les constructions servent de trompe-l’œil pour habiller un bassin surélevé et pour dissimuler le coin potager. Cette partie minérale, dont les allées sablées renforcent l’impression d’aridité, est environnée d’une profusion de fleurs, à commencer par l’incontournable lavande, mais aussi agapanthe et cosmos.
Un astucieux système de gouttière quasi invisible, car ton sur ton, est réalisé avec des morceaux de tuiles romanes imbriquées. L’eau de pluie, précieuse dans cette région, est récupérée dans un seau sans fond, relié à un réservoir enterré. Une manière discrète de réaliser des économies.
En remplaçant les plantations en « rang d’oignons » des potagers traditionnels par un mélange chaotique mais sympathique de légumes variés, les propriétaires ont rassemblé sur ce tout petit espace un grand nombre d’espèces. Pois grimpant, laitues ‘Lollo Rossa’ et sucrine, sauge, carotte, poireau côtoient capucine, cosmos et souci.
Dans une ambiance faussement négligée, des légumes et des fleurs semblent plantés au hasard. Avec son cheminement inspiré des « pas japonais », un tonneau qui sert de porte-outils ou de réservoir d’eau. Ce petit coin potager est géré selon la fantaisie des propriétaires. Salades, piments, courgettes, aubergines, voisinent avec une vigne, des cosmos et des soucis destinés à éloigner les insectes indésirables dans un esprit bio.
Solide, esthétique et surtout efficace, ce tipi de tiges d’osier est consolidé avec un tressage en châtaignier. Il s’inspire des plessis du Moyen Âge qui bordaient les carrés de cultures.