Qui pourrait imaginer que ce délicieux havre de tranquillité se trouve dans un quartier très peuplé de Paris ? Pour transformer un espace impersonnel de 200 m2 en une retraite chaleureuse et confortable, les propriétaires ont fait appel au paysagiste Pierre-Alexandre Risser (Horticulture & Jardins).
Situé au bout d’une impasse, écrasé par l’architecture pesante et impersonnelle d’un immeuble mitoyen, ce lieu privilégié doit beaucoup au choix des plantations. Des bambous (Phyllostachys vivax ‘Aureocaulis’) le personnalisent joliment, apportant une petite touche d’exotisme dépaysante. Décidé à transformer cet endroit un peu triste en lieu d’accueil, le paysagiste a dégagé le centre du terrain pour faciliter l’accessibilité. Il a ensuite installé une vaste zone de détente le long du mur d’enceinte, sous forme d’une terrasse en bois. Le reste de la surface a été dévolu à des plantations denses qui privilégient les espèces à feuillage persistant : oranger du Mexique (Choisya ternata), bambou sacré (Nandina domestica), Sarcococca, camélia du Japon, etc.
Les propriétaires auraient souhaité une pelouse, mais le lieu étant très ombragé, ce n’était pas raisonnable. Le sol a donc été recouvert de concassé de béton avec des plantations éparses de barbe de serpent (Ophiopogon japonicus) qui peuvent évoquer le gazon.
Ombragé par les immenses chaumes striés de vert des bambous (Phyllostachys vivax ‘Aureocaulis’) et par le feuillage gracieux d’un érable du Japon (Acer palmatum), un passage étroit permet de circuler autour du jardin. Cela en facilite l’entretien, notamment l’élimination des spathes de bambous, qui tombent sur le sol en permanence mais ne s’y décomposent pas.
L’utilisation sur le sol de concassé de béton, beaucoup plus esthétique que les classiques gravillons.
L’entrée principale, via le portail en fer forgé donne directement dans le jardin. Il faut passer sous les frondaisons d’un érable du Japon (Acer palmatum) et d’un troène du Japon (Ligustrum lucidum) tout en appréciant les massifs, avant de rejoindre le perron de la maison, accessible aussi depuis le côté de la terrasse.
Considéré comme une pièce supplémentaire de la maison, le jardin constitue un espace de détente et de partage où l’on reçoit les amis à l’abri des regards indiscrets. L’endroit est ombragé par un jeune pin maritime qui était déjà présent avant l’aménagement du lieu. À son pied : Hydrangea quercifolia.
D’une texture chaleureuse et résistant bien aux intempéries, tout en nécessitant une mise en œuvre plus rapide et moins lourde qu’un dallage, la terrasse est constituée de lames d’ipé (Tabebuia spp.), un bois exotique dont la durée de vie atteint 25 ans.
En veillant à bien dégarnir les jolis chaumes dorés des bambous (Phyllostachys vivax ‘Aureocaulis’), le paysagiste a préservé l’entrée de la lumière naturelle par les carreaux de verre translucides de l’habitation voisine. Le feuillage situé en partie haute (ce grand bambou dépasse 15 m de haut) fait oublier le manque d’esthétique de l’imposante construction.
Quatre marches suffisent pour passer de la cuisine à la terrasse, ce qui assure un usage très régulier de la salle à manger de plein air. Pour qu’il joue pleinement son rôle, cet espace doit être considéré comme une pièce supplémentaire de l’habitation et disposer d’un lien rapide et pratique. Au premier plan : un bambou sacré (Nandina domestica) au jeune feuillage bronze. Le mur de séparation a été prolongé par un treillage afin de garantir toute l’intimité nécessaire.
Outre les bambous, la pièce végétale maîtresse installée par le paysagiste est un Acer tataricum subsp. ginnala, un petit arbre aux troncs multiples, dont les feuilles trifides (à trois pointes) se colorent très joliment de jaune en automne.