L’ÉDITO
Malgré les frimas de l’hiver et les épisodes pluvieux – parfois violents – de l’automne, le souvenir des étés caniculaires à répétition demeure vif dans les mémoires. Et nos jardins en affichent encore les stigmates. Qui n’a pas vu dépérir un ou plusieurs arbres, parfois présents depuis une éternité et n’ayant pas résisté aux fortes chaleurs surtout celles précoces de juin dernier, à un moment particulièrement inhabituel pour enregistrer une canicule ? Comment adapter nos jardins à ces chaleurs excessives et à répétition ? Devons-nous réfléchir à des plantations différentes ? Comment gérer la sécheresse qui se traduit par des interdictions d’arrosage ? Parfois dans des régions tout à fait inhabituelles. Quels arbres et végétaux privilégier ? N’est-il pas grand temps de modifier en profondeur la sélection de végétaux pour aménager un nouveau jardin ? Mais que faire dans le cadre d’un jardin existant ? D’été en été, va-t-on devoir se résoudre à voir mourir des arbres qu’on a vu grandir, qui nous ont vu grandir, qui ont vu grandir nos enfants ? Voici quelques-unes des interrogations auxquelles de plus en plus de jardiniers sont confrontés. Déjà, les architectes paysagistes ont entamé une mutation dans leur façon d’aménager les jardins. Au point que certains vont jusqu’à supprimer quasiment toute présence végétale. On ne peut évidemment souscrire à ce type de projets : ils ont cours lorsque le propriétaire entend disposer d’un extérieur ultradesign et qu’il ne souhaite pas entendre parler de la problématique d’entretien. Peut-on imaginer des jardins et terrasses sans plantes ? La divulgation fort opportunément, par la marque Emu, de cette gamme de Ficus « artificiels » que l’on appréhende comme des œuvres d’art conçus pour s’intégrer dans un jardin ou une terrasse et non comme des ersatz de « vrais » arbustes nous en fournit une formidable illustration, alimentant notre questionnement quant à l’avenir du jardin tel qu’on l’a connu depuis des lustres. Si l’on veut continuer à vivre ce plaisir incommensurable de mettre les mains dans la terre pour planter, nos habitudes vont devoir évoluer. Les solutions existent, nous avons mené notre enquête, avons voyagé en France et jusqu’en Californie où ils sont tristement habitués à des sécheresses qui se prolongent au-delà de l’imaginable. Plusieurs années parfois sans la moindre goutte de pluie. On n’en est pas (encore) là mais, peut-être, devrions-nous nous y préparer. Nous vous invitons à glaner des idées créatives pour l’aménagement de votre futur jardin ou en vue de sa rénovation. Vive 2020… Bien à vous !