Optimiser l’espace et le sublimer, tout en le rendant aisément praticable, a été le mot d’ordre pour la création de ce jardin non-conformiste de 200 m2 environ. Jouant à la fois le rôle de pièce à vivre d’extérieur et de lieu contemplatif favorable à la relaxation, c’est une retraite secrète dissimulée dans une abondante végétation d’inspiration naturelle. Le tracé des circulations habilement désaxé crée une sensation d’espace, tout en permettant d’accéder aux moindres recoins du jardin pour en faciliter l’entretien.
L’esthétique prime dans cette composition qui met aussi en valeur des éléments d’art moderne. Tout en personnalisant le décor, ils lui confèrent un caractère résolument novateur. C’est un jardin attractif pour la faune et décoratif en toute saison.
Comme un nid incrusté dans un écrin de verdure, ce mini-salon d’extérieur constitue un univers à part entière. Les bruits de la ville sont étouffés par les végétaux et aucun regard indiscret ne peut venir percer l’intimité du lieu. Un chic discret dû à la sobriété des matériaux.
S’intégrant parfaitement dans le contexte de la ville dont ils symbolisent la verticalité, des blocs de granite délimitent l’espace. Disposés en quinconce, ils ne bloquent pas le regard. La surface a été brossée pour renforcer leur authenticité.
20 grands arbustes et environ 2 000 plantes à fleurs composent un décor vivant qui évolue au fil des saisons. Sans s’extérioriser de manière ostentatoire, grâce au choix de couleurs délicates, les plantes affirment tout en douceur leur personnalité.
Le coin repos se trouve en contrebas d’environ 50 cm. On y accède par trois marches. Ce décrochement a pour objet d’accentuer l’intimité du lieu qui, du fait de son positionnement plus bas, devient moins visible. Depuis la partie haute, il devient difficile d’apercevoir les personnes assises dans les larges et confortables fauteuils.
Désirant exprimer la rugosité géométrique de la ville, le paysagiste a réalisé un mur en béton brossé dont les aspérités constituent autant d’espaces disponibles pour la nidification des oiseaux ou des insectes utiles. Avec les variations d’ombre et de lumière qui se jouent en permanence, ce mur devient aussi un objet d’art.
Bien qu’offrant la même apparence que les structures monolithiques en pierre, le dallage est un produit composite (StoneMaster) confectionné avec 56 % d’éléments recyclés. Non glissant, il est possible de marcher dessus par tous les temps.
Excellent couvre-sol au feuillage semi-persistant, Geranium macrorrhizum ‘Album’ est une plante vivace tout à fait rustique qui réussit bien à mi-ombre en sol frais. Un seul pied peut s’étaler sur plus de 1 m2 en cinq ans.
Appelée aussi « colombine », cette plante vivace de culture facile se pare de très élégantes fleurs éperonnées en mai et juin. Le cultivar ‘Kristall’ choisi ici se caractérise par ses grandes fleurs blanc pur.
Plante vivace rhizomateuse de croissance très rapide, Euphorbia griffithii ‘Great Dixter’ se caractérise par ses feuilles foncées qui, de mai à juillet, mettent bien en valeur la floraison rouge orangé. La plante se pare de teintes automnales enchanteresses.
Quatre sculptures en céramique de Andrew Flint confèrent une touche un peu mystérieuse dans la profusion végétale. Elles évoquent la dualité souhaitée pour ce jardin, à la fois végétal et minéral, urbain et sauvage.
Spectaculaire plante vivace rhizomateuse, Eremurus himalaicus porte en juin de longs épis blancs dressés, pouvant atteindre 1 m de haut. Il a besoin d’un sol assez sec, surtout durant l’hiver.
Généreux arbuste épineux aux feuilles pourpres qui persistent tout l’hiver dans les climats doux, Berberis thunbergii ‘Atropurpurea’ peut atteindre 2 m. S’accommodant de tous les sols, il fleurit en mai et juin.
Une boule de buis bien taillée structure le massif où s’expriment en liberté : des herbes ornementales (Stipa tenuissima et Carex buchananii), la benoîte (orange), le lis des steppes et l’ancolie, avec en arrière-plan le feuillage panaché d’un Cornus alternifolia ‘Argentea’. C’est gai, dynamique avec une subtile interprétation de la nature.
Les murs d’enceinte sont agrémentés de quinze compositions originales de l’artiste Fiona Haines. Réalisées en verre soufflé, elles laissent s’écouler à l’intérieur un flux d’eau continu en circuit fermé. Sous les rayons du soleil, chaque sculpture compose un décor tout en nuances qui fait « vivre » le béton. L’œil peut aussi traverser le mur offrant un autre regard sur le jardin.
Si les plantations s’expriment avec la plus totale fantaisie, le tracé du jardin adopte la sobriété de la ligne droite. On obtient ainsi des effets de perspective qui agrandissent visuellement l’espace. Cette impression est renforcée par l’emploi de dalles étroites. Notez aussi la subtilité des décrochements ainsi que l’ouverture ménagée dans le dallage qui accueille des plantations.
Comme ponctuées de lèvres rouges, les fleurs d’Euphorbia characias s’épanouissent de mars à juin sur des tiges de 1 m de haut. Cette superbe plante aux feuilles glauques doit être manipulée avec précaution. Elle sécrète en effet un latex irritant qui provoque des brûlures chez les personnes sensibles.